Nouvelle publication SUAL dans 𝐵𝑀𝐶 𝑃𝑢𝑏𝑙𝑖𝑐 𝐻𝑒𝑎𝑙𝑡ℎ: profil des buveurs et non-buveurs d'alcool en population jeune en France entre 2000 et 2021.
Il s'agit d'une étude menée par Julia de Ternay (SUAL), avec l'encadrement de Marie Jauffret Roustide (Sociologue INSERM et EHESS), et Benjamin Rolland (SUAL). L'étude s'est faite sur les baromètres santé, en partenariat étroit avec les équipes de Santé Publique France.
Lien vers le PDF (accès libre): https://bmcpublichealth.biomedcentral.com/counter/pdf/10.1186/s12889-025-22405-z.pdf
Résumé en Français
Contexte
Une diminution globale de la consommation d'alcool a récemment été observée dans une partie croissante de la population jeune des pays occidentaux. Notre étude visait à évaluer les tendances évolutives des taux de consommateurs d'alcool actuels, anciens et jamais consommés chez les Français âgés de 18 à 30 ans entre 2000 et 2021, et à comparer leurs caractéristiques socio-économiques, leur consommation de substances psychoactives et leurs paramètres liés à la santé.
Méthodes utilisées
Nous avons utilisé les données d'enquêtes transversales des éditions 2000, 2005, 2010, 2014, 2017 et 2021 du Baromètre santé France, et testé l'existence d'une tendance linéaire de la consommation d'alcool actuelle, ancienne et jamais consommée chez les jeunes adultes âgés de 18 à 30 ans au cours du temps. Nous avons comparé les caractéristiques des trois groupes en effectuant une régression logistique multivariable.
Résultats de l'étude
Au total, 26 622 participants ont été inclus dans nos analyses. Nous n'avons pas constaté de changements significatifs dans les tendances des buveurs actuels, des anciens buveurs et des personnes n'ayant jamais bu entre 2000 et 2021. Les analyses post-hoc n'ont pas révélé de changements significatifs dans la tendance des buveurs à risque au cours de la même période. Par rapport aux buveurs actuels, les anciens buveurs et les personnes n'ayant jamais bu étaient moins susceptibles d'être des hommes (OR : 0,75 [0,66 ; 0,85]) ; OR : 0,48 [0,43 ; 0,54]), et étaient plus susceptibles d'avoir un niveau d'études secondaires incomplet (OR : 1,70 [1,47 ; 1,97] ; OR : 1,72 [1,51 ; 1,96]), d'être au chômage (OR : 1,58 [1. 33 ; 1,89] ; OR : 1,34 [1,15 ; 1,56]), d'avoir un faible revenu (OR : 1,88 [1,62 ; 2,19] ; OR : 1,28 [1,13 ; 1,45]), d'avoir un niveau d'activité physique plus élevé (OR : 2. 57 [2,25 ; 2,95] ; OR : 1,38 [1,24 ; 1,55]) et de pratiquer une religion (OR : 17,16, 95CI [15,08 ; 19,53] ; OR : 5,43 [4,88 ; 6,05]). Les personnes n'ayant jamais bu étaient moins susceptibles d'avoir expérimenté le tabac et le cannabis, ainsi que d'autres drogues illicites, tandis que les anciens buveurs étaient moins susceptibles de déclarer une consommation actuelle de tabac ou une consommation de cannabis au cours de l'année écoulée.
Conclusions
Contrairement à d'autres pays, nous n'avons pas trouvé de tendance claire indiquant un changement dans les habitudes de consommation d'alcool chez les jeunes adultes âgés de 18 à 30 ans en France entre 2000 et 2021. Les groupes de buveurs actuels, d'anciens buveurs et de personnes n'ayant jamais bu d'alcool présentaient des caractéristiques différentes sur le plan socio-économique, sociodémographique, des paramètres liés à la santé et de la consommation de substances psychoactives.
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